L'église Notre Dame
JEUNE HOMME DU MARLOIS SOIS FIER DE TON PAYS.
C'est un coin de France, de beauté discrète
Où l'histoire se lit à pleines pages
Constellées de grandeur et d'héroïsme
De tes aïeux, écoute ton cour
La leçon de foi, d'énergie et de labeur
Et comme eux, sache aimer
Ton sol, tes compagnons, ton clocher
L'art et les traditions de ce pays rustique
Si loin du faste et si près de la noblesse antique.
Tu es au carrefour des âges et de l'espace
Où le prélude d'une ronde aux mains jointes
Vient unir la Champagne gracieuse,
L'île de France raisonnable et mesurée
La Picardie à l'air bonhomme et enjoué
L'Ardenne aux bois noueux, au souffle de légende
La Thiérache si verte aux pommiers pleins de fleurs.
Et la Vierge y sourit à tout passant sincère
En reflétant pour lui un regard d'Enfant Dieu
L'église Notre Dame fut bâtie à la fin du douzième siècle (vers 1180), au début du gothique, probablement par les seigneurs de COUCY. C'est le monument le plus imposant de la cité. Elle forme une croix latine avec transepts, bas côtés et porche.
Elle s'orne d'un triforium, rare dans une église de cette taille.
Le transept Nord a été découronné par l'incendie de 1684. Sa voûte a été refaite, ainsi que la grande fenêtre du pignon.
Quant au transept Sud, il s'ouvre en celui-ci une chapelle latérale, de construction primitive, appelée encore chapelle BOURNONVILLE, en mémoire de la sépulture qui existe toujours.
Le clocher fut lui aussi reconstruit plusieurs fois car il fut touché par la foudre notamment en 1509, 1584, 1879 (ceci étant dû à la haute position de MARLE).
Dans la nef, on remarque de grandes dalles funéraires en pierre bleue aux inscriptions en partie effacées (XVI et XVIIème Siècle).
Cette église a de nombreuses particularités. Elle renferme des sculptures intéressantes rappelant la flore du pays, plusieurs chapiteaux admirablement taillés et aussi des personnages : un chevalier du XIIIème Siècle, des symboles : le juste supportant les épreuves de la vie, le jouisseur épanoui et affublé des cornes de la damnation, un cagot lépreux au visage ravagé par la maladie.
Au grand portail, une Vierge souriante porte l'enfant Dieu et foule au pied un serpent, symbole du pêché.
L'église est un véritable cimetière. En effet, le sous-sol est rempli d'ossements. De plus, à l'intérieur, on y trouve le tombeau du Sire de BOURNONVILLE, premier lieutenant de Jean sans Peur, pendant la Guerre de Cent Ans.
Le choeur de l'église est éclairé par de hautes fenêtres ogivales. Il fut de fondation seigneuriale et servit d'inspiration à certaines églises rurales (abside d'Hary).
Les boiseries qui ornent les murs proviennent des Abbayes de FOIGNY et du VAL SAINT PIERRE, achetées par le bienfaiteur de l'église au XIXème Siècle. Elles furent restaurées par les soins de Mr Louis Nicolas PELLETIER.
La nef s'apparente à certains détails de la cathédrale de LAON, aux églises de BRAINE et de SAINT MICHEL. La nef commence aux énormes piliers qui soutiennent la tour lanterne. Celle-ci, restaurée en 1883 et 1884 ne possède plus aucune fenêtre d'éclairage. Les ogives «bulbeuses» de la croisée du transept et aussi les gros chapiteaux à décor de «palmettes» de la nef principale semblent révéler une influence orientale.
L'autel actuel de la Sainte Vierge a été offert par Louis XVI. Les armes du roi sont visibles sur ce monument orné de fleurs de lys. Il servait autrefois de maître autel du chour.
L'église possède les reliques de Saint AMATEUR et Saint Pierre de LUXEMBOURG et plusieurs autres. Le véritable tombeau de Sire Enguerrand de BOURNONVILLE est situé dans la chapelle du Sacré Coeur, du côté Est.
Sur le mur du collatéral droit se trouve l'épitaphe de Pierre de SIGNIER, gouverneur de MARLE.
Plusieurs tableaux sont remarquables, notamment celui offert par les BOURBON MONTMORENCY au XVIIème Siècle. Il est encadré dans un retable (panneau contre lequel s'appuie un autel et qui est le plus souvent orné d'un tableau, d'une sculpture).
Les fonts baptismaux, forts anciens, ont été cédés à l'église de MONTIGNY SOUS MARLE et remplacés par une copie de ceux de VERMAND.
Le portail Sud est protégé par des murs d'une épaisseur exceptionnelle. Il semble qu'on ait prévu la défense de l'édifice au début de sa construction (vers 1180).
Les créneaux d'une tourelle voisine auraient permis aux archers de tirer sur l'assaillant.
L'architecte avait peut-être vu des travaux similaires lors de grands déplacements motivés par les croisades en Egypte ou ailleurs. Mais ceci ne reste qu'une hypothèse.
L'église Notre Dame est classée monument hostorique depuis 1846
L'orgue
L'église abrite en sa façade ouest, un orgue de type CAVAILLE COLL dont l'origine remonte à 1891. Cet instrument a été classé monument historique le 09 mai 1980. Il a été rénové en 1923 par Monsieur MUTIN et en 1986 par Monsieur Laurent PLET.
Pour connaître sa composition : http://lplet.org/textes/conf.htm